Fabrication de Circuit Imprimé (1).

Résumé des épisodes précédents : Nous avons entre les mains les documents qui permettent de fabriquer un vrai circuit imprimé.

But : Montrer une habileté manuelle à la hauteur de l'habileté intélectuelle qui a présidé à la création du schéma et des plans du futur Circuit Imprimé.

La méthode la plus connue fait appel à des plaques présensibilisées, une exposition aux UV, une dissolution partielle de la couche et une attaque au perchlorure. Cette voie fait appel à du matériel, insoleuse et graveuse, mal amorti par une sous utilisation chronique. Par ailleurs, les opérations d'exposition UV et de dépouillement de la couche sensible sont délicates et, en cas de raté, la plaque part au rebut.

La méthode décrite ci-dessous est bien connue sur le web : recherchez à partir des mots circuit imprimé, acide chlorhydrique, eau oxygénée et vous trouverez de nombreuses pages dont celles de l'excellent Obones. Les produits se trouvent chez le CastoBricoLeroyQuincallerie le plus proche pour quelques €uros. Il faudra y ajouter des gants ménagers ou latex fin pour éviter l'aspect frippé à vos doigts. Vous allez pouvoir donner une seconde chance à ces plaques ratées à l'insolation ou au dépouillement. Enfin travaillez dans un espace aéré, les vapeurs dégagées n'étant pas toujours que de l'oxygène. Il vous faudra aussi avoir accès à une machine imprimant à partir de cartouche de toner : imprimante laser ou photocopieuse. Au cours des opérations, le toner sera collé à chaud sur le cuivre. Le moyen le plus simple d'y parvenir est l'emploi d'une "plastifieuse de documents" ou "Laminator" que vous trouverez pour 10 ou 12 €uros au rayon "rentrée des classes" ou "bureau" de votre supermarché. Surtout, n'achetez pas les modèles plus chers : au mieux, ils ont une régulation de température plus fine et plus basse et ils ne conviennent pas, au pire, ce sont les mêmes qu'à 10€ et vous êtes volé ! Enfin, il faudra garder comme un ingrédient précieux quelques pages de ces publicités qui encombrent votre boîte aux lettres : choisissez le papier le plus lisse et brillant et le plus fin.

On partira d'une plaque de d'isolant cuivré. Ce sera du verre-époxy de préférence à la bakélite. La version "cuivre nu" nous suffira, la version "pré-sensibilisé" pourrait être utilisée en virant la couche sensible, mais quel shadock agirait ainsi ?. Le cuivre pourra être oxydé comme à gauche, mais il ne doit pas être rayé ou détérioré.

Des gants fins en latex protègent vos doigts. Quelques gouttes d'acide chlorhydrique sur une feuille de papier absorbant qui glisse légèrement sur le cuivre donnent le résultat visible à droite.

Alors, nettoyez vite toute la surface. Puis passez le papier, le cuivre et vos doigts gantés sous l'eau courante. Vous avez obtenu un cuivre brillant que vous séchez. Enfin vous le dégraissez avec un autre papier et de l'acétone.

A partir de là, plus rien ne touche ce cuivre, surtout pas vos doigts !

 
     
Vous aviez préparé une impression laser de votre typon sur une de ces feuilles que la fée publicité vous impose de transporter de votre boîte aux lettres à la poubelle. Les photocopieurs ou imprimantes laser ne travaillent bien qu'avec des pages A4 de papier 80g/m², et n'admettent pas le papier trop mince et les formats plus petits. Collez donc, du coté où la feuille s'introduit, avec un bout d'adhésif ou un trait de colle (un seul) le bout de papier à l'endroit voulu. Arrangez-vous pour que le tracé - voyez le texte - soit en "miroir" du cuivre à créer.

Découpez votre papier imprimé aux dimensions du cuivre sur trois cotés et laissez la quatrième un peu plus long. Posez le cuivre au contact du toner, aligné sur les limites du papier et retournez le coté plus long.

Le "Laminator" étant chaud, introduisez le coté à bord retourné dans la fente. Récupérez votre bien à la sortie et recommencez la manoeuvre plusieurs fois (5 à 10). Le toner a fondu et colle le papier sur le cuivre.

Si vous n'avez pas encore trouvé le "Laminator" qui vous convient, vous pouvez utiliser un système comparable à celui-ci pour fondre le toner. Il faut maintenir fermement le papier contre le cuivre et chauffer le tout.
J'avais superposé deux empilements symétriques :
- du papier d'aluminium plié en plusieurs épaisseurs comme conducteur de chaleur
- quelques feuilles de papier absorbant pour répartir la pression
- une ou deux surfaces rigides pour la planéité
- des pinces métalliques pour le serrage
Après introduction du cuivre et du papier, le tout est serré et placé au four de la cuisine à 150° - 200° pendant quelques minutes.

Cette solution de sandwitch au four fonctionne, mais mal : décollements partiels, glissement des traces, bavures. Je n'ai pas poussé les essais bien loin, mais il me semble que la pression du toner sur le cuivre n'est pas suffisante. La machine à plastifier pince avec une force notable une surface très faible : une ligne mince. La pression locale est très nettement plus élevée.

Le premier soin d'une petite brûlure est de la placer longuement sous l'eau froide pour évacuer la chaleur...

Laissez donc aussi refroidir votre sandwitch un certain temps, puis tournez la page.

Page crée le 22-Oct-2009
Page modifiée le 26-Oct-2009